Depuis quelques années nous entendons beaucoup parler de cartes mentales ou heuristiques (Mind Map en anglais) à l’école mais aussi dans la vie personnelle et professionnelle.
En situation d’apprentissage, chacun fait appel à différents sens. Certains auront besoin de voir l’information, d’autres de l’entendre et d’autres encore de faire, d’être dans l’action.
Un sens n’exclut évidemment pas les autres et il est important de varier les supports de cours dans sa pratique de classe.
Dans une leçon écrite, les enfants ont parfois du mal à retenir les idées essentielles. L’utilisation de la carte mentale est alors intéressante pour plusieurs raisons :
La carte mentale utilise les deux hémisphères du cerveau
Le neuropsychologue et neurophysiologiste américain Roger Sperry a mis en lumière que les deux côtés du cortex appelés hémisphères avaient tendance à se répartir les principales fonctions intellectuelles.
Ainsi, l’hémisphère droit serait le lieu où le cerveau perçoit la notion d’espace, la pensée sans langage, le rêve, l’imagination, les couleurs, l’intuition, la synthèse. L’hémisphère gauche, lui, serait le lieu de la création du langage, de la parole, de l’écriture, des chiffres, de la logique et de l’analyse.
La carte mentale sollicite harmonieusement les fonctions les deux hémisphères et donne donc la possibilité de libérer, développer des capacités d’association, de visualisation, de compréhension, de synthèse et de mémorisation.
La mémorisation est facilitée par la carte mentale
Outil de créativité hautement structuré, la carte mentale permet d’organiser intuitivement les informations et de les partager.
Construite en classe avec les élèves, la carte mentale est un excellent outil de mémorisation. Ainsi, chaque enfant sera acteur de sa propre leçon (choix de l’esthétisme) et fera appel à sa mémoire de travail et sa mémoire à long terme.
La mémoire de travail a une durée limitée et fait donc appel à l’attention et la concentration. La mémoire à long terme est la mémoire du souvenir et se reconstitue à la demande en utilisant les 5 sens. Il est donc important que chaque enfant puisse décider de sa mise en forme. Je conseille toutefois de choisir en classe les pictogrammes utilisés afin que tout le monde ait une base commune.
La carte mentale est accessible à tous
Dès 3 ans la carte mentale peut-être utilisée. En maternelle, elle pourra être un support pour la météo des émotions, une séance de langage ou encore une recette. Il n’y a donc aucune limite à son utilisation.
En élémentaire, la carte mentale sera utile pour les leçons, la méthodologie mais aussi la production d’écrits.
Dans cet esprit, le mind mapping est un outil puissant qui peut être utilisé à tout âge et dans toutes situations au travail ou dans la vie personnelle.
Une aide précieuse pour les troubles des apprentissages
Les enfants dyslexiques, dyspraxiques, dysphasiques, TDAH (Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité) ou encore les EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) rencontrent des difficultés généralement dans :
- L’organisation de leurs idées,
- La hiérarchie des informations données,
- Le respect des plans,
- L’ouverture sur d’autres liens connus ou fermeture du sujet (éviter les hors sujets),
L’utilisation de la carte permet donc de les aider dans leurs stratégies d’apprentissage.
Un jeu d’enfants
La carte mentale est très facile à réaliser et ne nécessite donc que peu de matériel : un cerveau disponible, des questionnements, du papier et des crayons !
Toutefois, voici quelques règles élémentaires :
- Prendre la feuille au format paysage,
- Le thème principal est au centre,
- On dessine une branche pour chacun des sous-thèmes,
- Des mots simples sont utilisés pour représenter chacun des concepts,
- Dès que cela est possible, le concept est illustré par un dessin ou une image,
- On utilise la couleur pour regrouper des informations ou pour faire ressortir l’essentiel,
- La lecture de la carte se fait dans le sens des aiguilles d’une montre.