
Quand envisager un bilan neuropsychologique pour son enfant ?
En primaire ou au début du collège, certains enfants rencontrent des difficultés scolaires persistantes : inattention, lenteur, oublis fréquents, résultats en décalage avec leurs efforts. Les enseignants mettent souvent en place des aménagements (fiches simplifiées, temps supplémentaire…), mais parfois cela ne suffit pas.
Dans ces cas, un bilan neuropsychologique peut aider à comprendre le fonctionnement cognitif de l’enfant et orienter les parents comme les enseignants.
Le problème : ces bilans coûtent cher — autour 600 €, le prix peut varier selon le professionnel. Pourtant, des moyens existent pour ne pas payer plein pot.
Les signes qui doivent alerter
Un bilan neuropsychologique peut être envisagé si :
- les difficultés persistent malgré des adaptations pédagogiques,
- l’enfant a du mal à maintenir son attention,
- la mémoire de travail semble faible (il oublie rapidement les consignes),
- il montre une grande lenteur dans l’exécution,
- un écart existe entre ses capacités perçues et ses résultats,
- la fatigue, le découragement ou la frustration apparaissent régulièrement.
Ces signaux sont souvent visibles en cycle 3 (CM1-CM2) ou en classe de 6ᵉ, où les exigences scolaires augmentent fortement.
Ce que l’école doit déjà mettre en place
Avant de se tourner vers un bilan externe, il est important de rappeler que l’école a l’obligation de proposer des aides. C’est la réponse de droit commun :
- Aménagements pédagogiques : consignes simplifiées, découpage des tâches, temps supplémentaire.
- RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) : psychologues scolaires et enseignants spécialisés peuvent analyser la situation et proposer des bilans psychologiques (source officielle).
- Plan d’accompagnement personnalisé (PAP) : dispositif reconnu par l’Éducation nationale pour les élèves présentant des troubles durables (source officielle).
- Inclusion scolaire : obligation d’adapter le cadre scolaire aux besoins éducatifs particuliers (source officielle).
Ces étapes ne remplacent pas un bilan externe, mais elles sont un préalable et peuvent donner des premiers éléments objectifs.
À quoi sert un bilan neuropsychologique ?
Le neuropsychologue évalue les fonctions cognitives (mémoire, attention, langage, fonctions exécutives…). Il fournit un rapport détaillé avec des pistes d’adaptation pour l’école et la maison.
Le neuropsychiatre ou le neuropédiatre est médecin : il peut poser ou confirmer un diagnostic (TDAH, troubles spécifiques des apprentissages, etc.) et proposer un suivi médical.
⚠️ En revanche, il ne “donne pas de droits” scolaires directement. Ses bilans doivent être transmis au médecin de l’Éducation nationale (médecin scolaire), qui seul peut valider officiellement des aménagements via un PAP.
Qu’est-ce qu’un PAP (plan d’accompagnement personnalisé) ?
Le PAP est un dispositif prévu par l’Éducation nationale pour aider les élèves qui présentent des troubles des apprentissages durables (dyslexie, dyspraxie, TDAH, etc.).
Il s’agit d’un document officiel qui :
- décrit les aménagements pédagogiques nécessaires (temps supplémentaire, consignes adaptées, outils numériques, évaluation aménagée…),
- est élaboré par l’équipe éducative en accord avec la famille,
- doit être validé par le médecin scolaire sur la base de bilans médicaux ou psychologiques transmis par la famille.
Le PAP est plus léger qu’un PPS (projet personnalisé de scolarisation, géré par la MDPH), mais il ouvre déjà la possibilité de bénéficier d’aménagements lors des examens (brevet, baccalauréat…), à condition d’être validé par le médecin de l’Éducation nationale.
👉 Le bilan neuropsychologique peut donc constituer une pièce clé du dossier, mais c’est bien le médecin scolaire qui officialise les adaptations.
Déroulement d’un bilan neuropsychologique
Un bilan complet suit plusieurs étapes :
- Entretien initial : recueil du parcours scolaire, familial et médical.
- Passation de tests (plusieurs séances) :
- Test de QI (WISC-V pour les enfants)
- Tests de mémoire (ex. NEPSY, rappel de listes)
- Tests d’attention (Stroop, figures complexes, etc.)
- Fonctions exécutives (flexibilité, planification, inhibition)
- Vitesse de traitement, langage, praxies
- Analyse et cotation : comparaison aux normes.
- Restitution orale : explication des résultats aux parents (et parfois à l’enfant).
- Rapport écrit : document officiel pouvant être transmis à l’école.
⚠️ Le test WISC n’a pas besoin d’être repassé s’il date de moins de deux ans.
Comment réduire le coût d’un bilan en libéral
Quand on choisit de passer par un neuropsychologue en libéral (hors structure publique), la facture peut vite atteindre plusieurs centaines d’euros. Voici des stratégies concrètes pour limiter les frais :
- Faire réaliser la partie “QI / WISC” par le psychologue scolaire : cela peut réduire la partie diagnostique facturée par le praticien libéral (économie de 200 à 250 €).
- Présenter des bilans récents déjà existants pour éviter des duplications coûteuses.
- Demander un devis détaillé : différencier ce qui est indispensable de ce qui est optionnel (tests complémentaires, temps d’analyse, etc.).
- Choisir un praticien de proximité pour limiter les frais de déplacement.
- Comparer les tarifs entre plusieurs neuropsychologues de la région.
- Vérifier la mutuelle : certaines complémentaires prennent en charge une partie des bilans psychologiques.
👉 Bien sûr, il existe des structures publiques (CMPP, CHU, PCOTND) qui peuvent réaliser des bilans gratuitement ou orienter les familles. Mais attention : ces dispositifs sont souvent saturés, avec des délais d’attente de plusieurs mois à plusieurs années. C’est pourquoi beaucoup de familles se tournent vers le libéral, malgré le coût.
Exemple vécu (témoignage)
« En CM1, mon fils ne finissait jamais ses exercices. L’enseignante avait déjà mis en place des fiches allégées et des temps supplémentaires, sans succès.
Nous avons décidé de consulter un neuropsychologue. Le bilan a révélé une excellente mémoire visuo-spatiale mais une grande faiblesse dans l’attention soutenue et la vitesse de traitement.
Grâce à ce rapport, nous avons demandé un PAP validé par le médecin scolaire. Aujourd’hui, il bénéficie d’adaptations qui changent vraiment son quotidien. Le coût a été important (environ 550 €), mais nous avons évité de refaire le test de QI grâce au psychologue scolaire, ce qui a réduit la facture. »
En conclusion
Le bilan neuropsychologique est un outil précieux pour comprendre le fonctionnement de l’enfant et adapter son parcours scolaire.
Bien qu’il représente un coût élevé, il existe des solutions pour réduire la facture en combinant l’aide des psychologues scolaires et des bilans déjà réalisés.
👉 Retenez : le neuropsychologue éclaire, le médecin scolaire officialise et l’école adapte.